France 2030 : le CEA, le CNRS et Inria pilotent un grand programme national de recherche pour une robotique adaptée à l’être humain

Communiqué de presse Institutionnel Sciences de l'information

Repenser la robotique moderne afin qu’elle soit davantage en prise avec les besoins de la société, tel est le principal objectif du programme national de recherche « Robotique organique » lancé ce lundi 11 mars 2024 à Montpellier. Financé à hauteur de 34 millions d’euros sur huit ans dans le cadre de France 2030, ce programme d’envergure vise à créer des robots en interaction fluide et naturelle avec l’humain. Piloté par le CEA, le CNRS et Inria, il concentrera dans un premier temps ses efforts sur le domaine de la santé et plus généralement sur l’assistance à la personne.

Au cours des dernières décennies, la robotique a été une source d’innovation pour les systèmes de production, de logistique, d’intervention, d’exploration et la santé. Cependant, malgré d’immenses progrès technologiques, des questions demeurent quant à l’intégration des robots dans nos vies et notre société. Il est primordial aujourd’hui de concevoir la robotique différemment, afin qu’elle soit plus proche de l’homme et de la nature, plus souple et moins gourmande en ressources.

Piloté par le CEA, le CNRS et Inria, le tout nouveau programme de recherche exploratoire « Robotique organique » propose de mettre en œuvre une robotique socialement adaptée, dans ses principes, son comportement, ses performances et ses usages, et ouverte à la complexité des enjeux de la société. Il s’appuiera sur une approche pluridisciplinaire intégrant les sciences sociales et humaines, les sciences du numérique et les sciences de l’ingénieur. L’intégration de ces différentes disciplines permettra de se placer en rupture avec les technologies robotiques actuelles et leurs limitations.

Antoine Petit, PDG du CNRS aux côtés de Sophie Béjean, rectrice de l'Académie de Montpellier
Antoine Petit, PDG du CNRS aux côtés de Sophie Béjean, rectrice de l'Académie de Montpellier et Khaled Bouabdallah, recteur délégué à l'ESRI © A. Lieuvin / CNRS

L’objectif est ainsi de créer une nouvelle génération de robots, capables d’interactions fluides et naturelles avec les utilisateurs et d’adaptation sociale dans leurs interactions. Ces nouveaux types de robots seraient en mesure d’accompagner les transitions technologiques des sociétés en produisant des services adaptés, réactifs et fiables aux citoyens. Repenser les usages, le rapport entre robotique et société, et de manière plus générale, technologies et sociétés, par une démarche réflexive est au cœur du programme.

Pour ce faire :

  • quatre « actions structurantes » permettront de revisiter certains piliers de la robotique : la conception mécanique et le design, l’étude du mouvement, la prise de décision, la simulation à l’aune des transformations technologiques et des défis sociétaux. Ces actions viseront à irriguer la communauté par une approche nouvelle et fondamentalement interdisciplinaire.
  • des « projets intégrés » interrogeront l'usage dans quelques situations spécifiques : l’interaction et la place des robots dans une approche médicale (prothèse ou exosquelette) ou dans une collaboration au travail (industrie, agriculture). D’autres usages - ludiques ou fonctions de socialisation médiatisée par les robots - seront étudiés dans les actions structurantes et la gouvernance. Dans cette démarche, l’objectif est de revisiter les conceptions de la robotique dans certains contextes d’utilisation particuliers. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé au cours du programme pour explorer d’autres usages.
Antoine Petit, PDG du CNRS
Antoine Petit, PDG du CNRS © A. Lieuvin / CNRS

Les impacts économiques, environnementaux et sociétaux de la robotique sont nombreux. Les pilotes du programme focaliseront les efforts à court terme sur le domaine de la santé et plus généralement sur l’assistance à la personne. Progressivement et en collaboration avec les sciences sociales, d’autres cas d’usages seront abordés. Le budget consacré à ce programme servira essentiellement aux financements de thèses, de post-doctorats, de contrats d’ingénieurs mais contribuera également au financement de nouvelles plateformes. Une réflexion de fond sera de plus engagée avec notamment une Maison des humanités potentielles ouverte à la communauté, aux étudiants, aux artistes, aux designers et au grand public à travers des actions de science citoyenne.

France 2030

L’Etat consacre 3 milliards d’euros de France 2030 pour la recherche à travers des programmes de recherche ambitieux (les PEPR), portés par les institutions de recherche pour consolider le leadership français dans des domaines clés ; liés ou susceptibles d'être liés à une transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale, et qui sont considérés comme prioritaires au niveau national ou européen.

L’Agence nationale de la recherche (ANR) est l’opérateur des PEPR pour le compte de l’Etat.

À propos du plan d’investissement France 2030

 

  • Traduit une double ambition : transformer durablement des secteurs clefs de notre économie (santé, énergie, automobile, aéronautique ou encore espace) par l’innovation technologique, et positionner la France non pas seulement en acteur, mais bien en leader du monde de demain. De la recherche fondamentale, à l’émergence d’une idée jusqu’à la production d’un produit ou service nouveau, France 2030 soutient tout le cycle de vie de l’innovation jusqu’à son industrialisation.
  • Est inédit par son ampleur : 54 Md€ seront investis pour que nos entreprises, nos universités, nos organismes de recherche, réussissent pleinement leurs transitions dans ces filières stratégiques. L’enjeu : leur permettre de répondre de manière compétitive aux défis écologiques et d’attractivité du monde qui vient, et faire émerger les futurs leaders de nos filières d’excellence. France 2030 est défini par deux objectifs transversaux consistant à consacrer 50 % de ses dépenses à la décarbonation de l’économie, et 50% à des acteurs émergents, porteurs d’innovation sans dépenses défavorables à l’environnement (au sens du principe Do No Significant Harm).
  • Sera mis en œuvre collectivement : pensé et déployé en concertation avec les acteurs économiques, académiques, locaux et européens pour en déterminer les orientations stratégiques et les actions phares. Les porteurs de projets sont invités à déposer leur dossier via des procédures ouvertes, exigeantes et sélectives pour bénéficier de l’accompagnement de l’Etat.
  • Est piloté par le Secrétariat général pour l’investissement pour le compte du Premier ministre et mis en œuvre par l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’Agence nationale de la recherche (ANR), Bpifrance, et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).

Plus d’informations sur le site du Gouvernement et @SGPI_avenir

Présentation par Philippe Fraisse des actions prévues
Présentation par Philippe Fraisse des actions prévues © A. Lieuvin / CNRS
Philippe Fraisse en interview avec ViaOccitanie TV
Philippe Fraisse en interview avec ViaOccitanie TV © A. Lieuvin / CNRS
Christian Duriez, directeur de recherche Inria à CRIStAL, interviewé par France Bleu Hérault
Christian Duriez, directeur de recherche Inria à CRIStAL, interviewé par France Bleu Hérault © A. Lieuvin / CNRS
Oeuvre de Jonathan Pêpe
© Jonathan Pêpe