Quand les motifs des signaux sexuels imitent ceux des habitats
Une caractéristique des signaux sexuels des animaux, qui les différencie de traits sans fonction de communication, est leur importante diversité de formes et couleurs. Une étude pilotée par des chercheurs du CNRS et de l’Université du Maryland-Baltimore County, parue dans la revue Nature Communications, s’intéresse aux mécanismes à l’origine de cette diversité de motifs des signaux sexuels dans la nature. L’étude suggère que la diversité est en partie déterminée par les propriétés visuelles des habitats. Les chercheurs se sont intéressés à une propriété visuelle particulière, appelée « invariance à l’échelle », qui décrit le fait qu’un motif reste identique à diverses échelles spatiales. Ils ont mesuré l’invariance à l’échelle des motifs corporels de 10 espèces de poissons de rivières américaines et l’ont comparée à celle de leurs habitats. Leur étude montre une corrélation entre l’invariance à l’échelle des poissons et celle des habitats chez les mâles en période de reproduction, mais pas chez les femelles. Ce résultat fait écho à des travaux menés chez l’homme montrant que les peintres artistes, de manière inconsciente ou non, ont tendance à imiter l’invariance à l’échelle des paysages naturels pour rendre leurs œuvres plus attractives.