Quand les tumeurs redessinent les interactions entre espèces

Résultats scientifiques Ecologie et environnement

Bien que les processus oncogéniques à l’origine des cancers soient omniprésents chez les organismes multicellulaires, ils ont jusqu’à très récemment été peu étudiés par la communauté scientifique en écologie évolutive. Du fait de la relative lenteur des progressions tumorales, il est pourtant attendu que les maladies cancéreuses, avant d’être éventuellement mortelles pour leurs hôtes, modifient le phénotype de ces derniers et les amènent à interagir différemment avec les autres espèces de l’écosystème. En prenant comme modèle le cnidaire d’eau douce, Hydra oligactis (embranchement regroupant les méduses et les coraux), des chercheurs ont exploré expérimentalement les conséquences écologiques des modifications phénotypiques associées aux tumeurs. Cette étude publiée dans le journal Science of the Total Environment apporte pour la première fois la démonstration que les développements tumoraux ont le potentiel, par leurs effets sur le phénotype de leurs hôtes, de modifier les interactions biotiques au sein des écosystèmes. Ce travail suggère que les processus cancéreux au sein de la faune sauvage, notamment dans les habitats pollués, peuvent être d’intérêt pour les écologues.

Les chercheuses et chercheurs, notamment à MIVEGEC (CNRS / IRD / UM), ont exploré l’hypothèse selon laquelle les processus cancéreux peuvent modifier les interactions entre espèces.

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Référence

Tumors (re)shape biotic interactions within ecosystems: experimental evidence from the freshwater cnidarian Hydra. Justine BOUTRY, Juliette MISTRAL, Laurent BERLIOZ, Alexander KLIMOVICH, Jácint TÖKÖLYI, Laura FONTENILLE, Beata UJVARI, Antoine DUJON, Mathieu GIRAUDEAU, & Frédéric THOMAS. Science of the Total Environment, 2021